Cernex autrefois

Cernex autrefois

{highslide float=left type="img" url="histoire/20eme/Cernex6.jpg" width=200 captionText='Angèle MAGNIN' } {/highslide} Notre amie Angèle MAGNIN âgée de 93 ans, se souvient de sa jeunesse passée au Chef- lieu de Cernex.

 

" A l'époque, le village comptait beaucoup de commerces":

Un maréchal ferrant (en bas de la commune),
Une boulangerie (située à la place du terrain de jeu de l' ARPEC) tenue par Victor VEYRAT.
Une boucherie (chez CHRISTIN),
Un menuisier (chez DEFFAYET)
Un scieur (chez Marius MAGNIN),
Un cordonnier (chez Léon)
Une épicerie (chez TROTTET) ,
Un restaurant, pension de famille (chez DUSONCHET),
Un tailleur (chez CHARRIERE),
Une fruitière qui fabriquait de l'emmental, du beurre

L'école non mixte comptait 45 élèves filles et autant de garçons. Mme DUPARC enseignait aux filles et M. SALLAZ aux garçons. Les garçons jouaient aux boutons. Ils arrachaient leurs boutons de culottes et de chemises. Les mamans n'appréciaient pas du tout ce jeu. Nous les filles, on s'amusait au carré (la marelle) et aux cailloux blancs (osselets). Nous sautions à la corde avec des « ouables » (lianes), et faisions des rondes sur les chansons appropriées. Plusieurs familles de Cernex élevaient des enfants « Pupilles de la Nation» (l'assistance publique), ce qui grossissait le nombre de bambins dans la commune.

Je gardais les vaches en champs, les parcs n'existaient pas.
Au printemps, on tuait le cochon. On mettait la viande au saloir, que l'on parfumait avec une plante sauvage: de l'anis vert. Les saucisses séchaient au grenier et on se régalait de boudins fabriqués avec le sang du cochon.
Chez nous, on élevait également des chèvres que l'on mettait aussi à saler comme le cochon. On nourrissait les cabris et on buvait le lait des chèvres.

Je battais le beurre. On le conservait dans une « toupine » en terre après l'avoir fait fondre pour le garder toute l'année.
Avec le résidu du beurre, on faisait la «drachée» (mélange de résidu avec de la farine), que l'on grillait pour la manger comme un dessert.

La vogue du 11 novembre était un grand moment dans l'année. La maison était nettoyée et récurée de fond en comble, comme pour le grand ménage de Pâques.
Elle réunissait les familles autour d'un bon repas.
A cette occasion, nous, les femmes, nous préparions les rissoles avec des poires Blesson et des tartes que l'on cuisait dans le four du boulanger.
On transportait ces préparations sur des planches à laver ou des portes bien propres.
L' après- midi, nous allions nous divertir auprès des forains, des manèges, des balançoires et des stands de tirs.
Le soir, tout le monde participait au bal jusque tard dans la nuit.

Dans la commune, on avait un garde champêtre (le père JACCAZ), qui faisait« péter les boîtes» le 14 juillet. Afin de commémorer la fête du 14 juillet, la commune de Cernex tirait des charges explosives à l'intérieur de mortiers en acier.

La grande lessive se faisait deux fois par an, dans un cuvier. Au fond du cuvier, on disposait des sarments de vigne, des cendres dans un sac de toile et le linge sale par dessus. On versait de l'eau chaude sur le linge et on récupérait ce « lissieu » que l'on remettait chauffer pour répéter plusieurs fois l'opération. On rinçait le linge au ruisseau ou au lavoir.

Le jour de la batteuse était un grand moment de solidarité. Le village s'entraidait. De grandes tables étaient dressées pour nourrir tous ceux qui participaient à ces rudes  journées de labeur.

A l'automne, on pressait les pommes pour faire le cidre que l'on consommait toute l'année.

Noël n'apportait pas de jouets: quelquefois une robe, un tablier ou des pantoufles. »

Malgré une vie laborieuse, notre amie Angèle a gardé sa joie de vivre. Sa mémoire est toujours bien présente. Elle est heureuse de nous rappeler ces traditions passées.

Je la remercie pour tous ces bons moments qu'elle a su nous faire partager.
Nous lui souhaitons une bonne et heureuse année 2002. 

Christiane ROCHY. ( Bulletin N°18 - 2002 )