Généralités

La Chapelle

En 1413, "La Chapelle" était une maison forte qui dépendait du mandement de Cruseilles.
Voici, en date du 14 Juin 1413 le titre de propriété du Sire de Lucinge :

"De Lucinge, Noble Hugonin, se reconnaît tenir du Prince Amédée de Savoie, rière et du ressort de son château de Cruseilles, sa maison forte de La Chapelle avec ses hommes, choses, possessions et tout ce qu'il tient rière La Chapelle, Sanctornai, Vessières et dans les dits lieux.

Et pour ce qu'il tient rière* la dite chapelle, il doit un hommage, soit une fidélité au Seigneur de Sallenove.

En 1735, changement de propriétaire:

Millet, Noble Joseph Henri, Marquis de Challes, consigne tenir et posséder les choses ci-après, qui lui sont parvenues par donation faite par Dame Antoinette Magdeleine de Novéri, Marquise de Challes, sa grand-mère, à laquelle elles appartenaient par légitime succession:

La maison forte de La Chapelle et dépendances de la terre de La Chapelle dans la paroisse de Cernex, province du Genevois par indivis avec le Seigneur Marquis d' Oncieux.  

La rente de la dite maison forte déclarée féodale le 11 Février 1732 et qui s'étend rière le dit lieu de la Chapelle, paroisse de Cernex".
Nous pouvons noter que l'orthographe des noms de lieux-dits a un peu changé.
La Chapelle Faisait partie des trois petites seigneuries de la paroisse de Cernex : Cernex, La Motte, La Chapelle. 

* derrière / au delà

Michel DEPRAZ  Bulletin N° 9 - 1993

Avant Goût révolutionnaire

En 1753, les paysans de Cernex mettent en fuite le fermier seigneurial venu annoncer l'interdiction de la chasse.

Claude Mégevand. ( Bulletins N°5 - 1989 )

Les familles nobles de Cernex

En 1478, une famille de notaires annéciens, les Mandalla, acquirent des biens importants dans la commune de Cernex, peut-être le Château dès cette date. Dès le XVème siècle, ils sont qualifiés "nobles" et deviennent dès le XVlème siècle Seigneurs de Cernex, La Motte, La Croix en Bornes, et des Bochilles en Faucigny.

Ils laissèrent une trace encore visible de nos jours à Cernex. Il s'agit du blason que l'on peut voir dans l'église, sur un vitrail et sur la clef de voûte. Le blason de la famille Mandalla (le nom s'écrit également Mandollaz) porte la description suivante en termes héraldiques : "d'or à la bande d'azur cotayée de deux cotices de gueules".

En 1643, le château passa en possession de Thomas de Savoie Carignon, oncle du Duc de Savoie. Il le céda à Lazare Costa, citoyen de Genève, auquel il devait beaucoup d'argent. Cette famille Costa, après avoir acheté le Château de Beauregard à Chens-sur-Léman, prit le nom de Costa de Beauregard. L'un des descendants de cette famille, Alexis Barthélémy, possesseur du château de Cernex et de ses dépendances, écrivit en 1776, un magnifique ouvrage intitulé: "Essai sur l'agriculture de Savoie". Cet ouvrage a permis l'introduction en Savoie de la technique de l'assolement. Il fit également d'intéressantes expériences sur le sainfoin. Il mit au point une charrue désormais appelée "la charrue de Costa de Beauregard" qui constitue un net progrès par rapport à celles utilisées par les agriculteurs locaux (cf.article de Mme Deprez dans le numéro 1 des Echos Saléviens).

Claude Mégevand. ( Bulletins N°5 - 1989 )

Un certain curé de Cernex

En 1443, le vicaire général Barthélémy VITELLESCHI procède à la visite des églises du diocèse de Genève dont Cernex faisait partie. Cette visite, comme toutes celles réalisées depuis des siècles, avait pour  objet de vérifier l'état des églises, aussi bien du point de vue matériel (état du bâtiment, des autels, des objets du culte...) que de celui de la santé des âmes. Alors qu'en cette année-là il s'attendait à rencontrer un bon curé, chargé de prêcher la bonne parole à ses paroissiens, Barthélémy VITELLESCHI rencontra un simple desservant.

Dans son livre sur le diocèse de Genève, L. BINZ, tire de la visite pastorale les informations suivantes:

"L'ancien prêtre, Jean de Ayris, avait été nommé curé à Vovray-en­Bornes à la place d'un curé sénile. Au lieu de se démettre de son vicariat, le nouveau curé de Vovray avait jugé plus rémunérateur de garder cet emploi en se faisant remplacer à Cernex par un salarié. L'évêque désapprouva cette solution et ordonna à Jean de Ayris d'abandonner sa charge de vicaire et de ne plus en prendre d'autre: qu'il se consacre désormais tout entier à sa cure !..." Les temps ont bien  changé, si les prêtres d'aujourd'hui administrent plusieurs paroisses, les raisons en sont toute autre.

Claude Mégevand. ( Bulletins N°5 - 1989 )